L’anesthésie




Voici comment se déroule une anesthésie type, par exemple pour une chirurgie de stérilisation sur une chienne :


1 - Pesée :
  • Nous commençons par peser votre animal.
  • Le poids exact nous permet de doser précisément tous les médicaments et anesthésiques qu’il recevra.
  • Un poids trop élevé ou un amaigrissement anormal peuvent nous amener vers des examens complémentaires pour en comprendre les raisons.
  • l’anesthésie sera ainsi orientée vers des protocoles adaptés à ces facteurs de risque.



2 - Examen général et évaluation de l’état de santé de votre animal :
  • Nous discutons avec vous de ses éventuels antécédents médicaux et de son état de santé global tel que vous le percevez.
  • Un examen général complet est ensuite réalisé. Il permet de détecter une éventuelle pathologie et ainsi d’évaluer objectivement le risque de l’anesthésie.
  • Selon le résultat de ce premier examen, nous pouvons être amenés à envisager des examens plus poussés tels qu’un bilan sanguin ou une échographie.



3 - Auscultation cardiaque :
  • L’auscultation du coeur, très importante, permet de détecter un éventuel souffle, signe de pathologie cardiaque.
  • En cas de souffle, il peut être important d’en diagnostiquer la provenance exacte et d’évaluer la gravité de la maladie.
  • Les renseignements fournis nous orientent alors vers un protocole adapté à ces pathologies.
  • L’évaluation de la gravité de la maladie permet également d’analyser le rapport entre le bénéfice de l’intervention et le risque de l’anesthésie.



4 - Pose d’un cathéter intraveineux :
  • La mise en place d’une voie d’accès veineuse permet tout d’abord d’injecter directement dans le sang un calmant à effet rapide.
  • Cette voie d’accès permet par la suite d’injecter certains médicaments tels que des anti-douleurs ou de contrôler rapidement via d’autres substances toute situation d’urgence.
  • Nous pouvons enfin administrer en perfusion du sérum physiologique (ou d’autres fluides) permettant d’hydrater correctement votre animal et de contrôler sa tension en cas de forte hémorragie.



5 - Tranquillisation :
  • L’injection d’un tranquillisant intraveineux permet de calmer rapidement et confortablement votre animal.
  • La tranquillisation permet alors de réaliser les soins (tonte, désinfection, injections de divers médicaments,...) ou examens pré-opératoires (radiographies,...) avec un minimum de stress et dans de bonnes conditions médicales.
  • La tranquillisation permet par la suite de réduire les doses d’anesthésiques en optimisant leur action tout en minimisant leurs effets secondaires.



6 - Induction :
  • L’induction est le moment où votre animal est véritablement "endormi".
  • L’induction s’effectue par l’injection dans le cathéter d’un anesthésique à courte durée d’action, ou bien par la respiration dans un masque d’un mélange d’oxygène et de gaz anesthésique volatile (isoflurane, gaz le plus sûr en médecine vétérinaire).
  • Une fois l’animal endormi, une sonde (tube) est placé dans sa trachée afin de contrôler strictement tous les gaz inspirés ou expirés durant l’anesthésie.



7 - Maintenance :
  • Phase d’anesthésie durant laquelle la chirurgie est réalisée.
  • Elle s’effectue par respiration de gaz anesthésiant (isoflurane) précisément dosés ou par injection d’anesthésiques à action longue.
  • Tous les paramètres de cette phase sont strictement contrôlés par monitoring.



8 - Gestion de la douleur :
  • Nous attachons un soin particulier à ce que la douleur soit contrôlée efficacement et systématiquement.
  • Nous utilisons pour cela des médicaments anti-douleurs non stéroïdiens (AINS) ainsi que de la morphine.



9 - Monitoring et surveillance :
  • Le monitoring est l’ensemble de l’appareillage utilisé pour contrôler les paramètres vitaux lors de l’anesthésie.
  • Coeur : Mise en place d’électrodes pour effectuer un électrocardiogramme permanent et permettant de surveiller précisément l’activité électrique du coeur ainsi que la fréquence des battements.
  • Respiration : la fréquence respiratoire est contrôlée en permanence par l’intermédiaire de l’appareil d’anesthésie gazeuse.
  • Contrôle des réflexes, auscultation : parce que chaque individu a ses particularités, nous contrôlons en plus, en permanence, la présence de certains réflexes ainsi que certaines réactions physiques (basculement de l’oeil par exemple) permettant d’évaluer la profondeur de l’anesthésie.




10 - Réveil :

    Le réveil est une phase de l’anesthésie qui comporte certains impératifs :

  • Température : un des effets secondaires d’une anesthésie générale est une tendance à l’hypothermie. Il est dès lors important de pouvoir réchauffer l’animal. Nous disposons pour cela de couveuses chauffantes, de "bouillotes" et de couvertures.
  • Respiration : au cas où un animal présenterait une insuffisance respiratoire au-delà de la période d’anesthésie, nous disposons de « lunettes à oxygène" qui délivrent une atmosphère saturée en oxygène.
  • Hydratation : Une perfusion par voie veineuse est maintenue aussi longtemps que nécessaire lorsque les besoins de l’animal le justifient.
  • Confort : Chaque animal est placé dans une cage individuelle largement adaptée à sa taille, sur une ou plusieurs alèzes à usage unique changées aussi souvent que nécessaire. Les cages sont nettoyées et désinfectées après chaque passage.