Deux sortes de toxiques sont
autorisés aujourd’hui dans les raticides et souricides vendus en
Europe : l’alpha-chloralose et les
anticoagulants antivitamine K. Les substances
anticoagulantes autorisées sont le coumafène, le coumatétralyl, la
chlorophacinone, la bromadiolone, le difénacoum, le brodifacoum, la
diféthialone et le flocoumafène.
Les appâts contre les souris et
les rats sont à base de céréales et sont attirants pour beaucoup
d’autres espèces. En raison de leur très large utilisation, les
raticides sont à l’origine d’intoxications fréquentes chez le
chien, mais également chez le chat, et plus rarement le cheval et
les animaux d’élevage. Ces intoxications sont le plus souvent
d’origine accidentelle, mais parfois aussi d’origine
malveillante. L’intoxication par ingestion de rongeurs empoisonnés
peut aussi concerner chiens et chats.
Les symptômes dépendent de la matière active du raticide ingéré, et les troubles sont très différents selon qu’il s’agit d’antivitamine K ou d’alpha-chloralose.
Les antivitamine K sont
toxiques pour le sang. Ce sont des anticoagulants, c’est à
dire qu’ils empêchent le sang de coaguler lors de
saignement. Les symptômes n’apparaissent pas dans les
minutes ou les heures qui suivent l’ingestion. Ils surviennent
généralement 1 à 4 jours après, parfois jusqu’à 8 jours plus
tard. On observe d’abord une baisse d’entrain et d’appétit, de
la fatigue. Parfois de la toux, une boiterie, et quelquefois des
saignements visibles : dans la bouche par exemple, ou bien la
présence de sang dans l’urine ou dans les selles. Si des
hémorragies internes importantes surviennent, une aggravation rapide
peut se produire et l’intoxication peut être mortelle. Fort
heureusement il existe un antidote qui peut être administré d’abord
par le vétérinaire, puis en comprimés par le propriétaire pendant
plusieurs semaines.
L’alphachloralose est toxique pour le système nerveux. Lors d’intoxication par ce produit, l’animal présente des signes rapidement, dans les heures qui suivent l’ingestion. On observe d’abord de la salivation et des troubles de l’équilibre, ainsi qu’une modification de son comportement. Puis il devient prostré et ne peut plus se lever. Il peut ensuite tomber dans le coma, mais avec souvent des tremblements, et parfois l’apparition de convulsions. Sa température corporelle diminue et il se refroidit. L’intoxication est souvent mortelle sans traitement, surtout chez le chat qui est plus sensible que le chien. Un animal intoxiqué doit être réchauffé, manipulé le plus doucement possible pour éviter de déclencher des convulsions, et emmené sans tarder chez le vétérinaire qui pourra mettre en place un traitement.
Au vu des risques d’intoxication
de nos animaux domestiques par les raticides, il faut bien faire
attention de disposer les appâts dans des endroits non accessibles
pour eux.